Le Rassemblement national (RN) sait qu’il attend un tournant sur la réforme des retraites. Dans « Le Parisien », le leader du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, commence à clarifier la position de son parti sur ce dossier clé. Il a annoncé que la réforme des retraites de 2023 serait abrogée « dès l’automne », si son parti accédait au pouvoir à l’issue des élections législatives surprises. Et ce, malgré les réticences exprimées au sein de son propre camp.
« Parce qu’elle est économiquement inefficace et socialement injuste, la réforme des retraites menée par Emmanuel Macron sera abrogée dès l’automne », déclare celui qui, sortant grand vainqueur des élections européennes, se voit Premier ministre à l’issue des élections. . élections.
Priorité au pouvoir d’achat
Dans la foulée de la dissolution, le RN a néanmoins envoyé des signaux contradictoires sur la question du très impopulaire report de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, qu’il a combattu l’an dernier. Si certains représentants du parti de Marine Le Pen avaient promis une abrogation immédiate de la réforme après son arrivée au pouvoir, Jordan Bardella avait tergiversé.
Interrogé à ce sujet sur France 2, il y a une semaine, le président du RN déclarait qu’une abrogation interviendrait « dans une seconde phase », sachant qu’un « audit » des comptes de l’Etat devrait être réalisé très rapidement. Il a ensuite expliqué qu’il souhaitait d’abord s’attaquer à des problèmes comme celui du pouvoir d’achat, érodé par les factures d’énergie élevées.
Dans « Le Parisien », l’eurodéputé a rappelé qu’il s’attaquerait en priorité « aux urgences autour du pouvoir d’achat, de la sécurité et de l’immigration » puis à « la relance des services publics, comme l’école et la santé », mais aussi qu’il abrogerait la réforme des retraites. .
Ciotti tergiverse
Toutefois, cette mesure, également promise par le Nouveau Front populaire, ne semble pas faire l’unanimité dans son camp. Le patron – en sursis – du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti, qui l’a rejoint et qui a voté pour la réforme l’an dernier, a fait part de ses réticences. « Il n’est pas dit que la réforme des retraites sera abrogée », a déclaré lundi soir sur France 2.
« C’est le RN qui dirige cette coalition », a déclaré Jordan Bardella dans « Le Parisien ». De quoi laisser penser que le RN n’entend pas se laisser dicter sa ligne de conduite par son nouvel allié même s’il se targue de 62 candidatures aux législatives incarnant le « rassemblement des droites ».
Jordan Bardella et Eric Ciotti promettent cependant tous deux de « remettre de l’ordre dans les rues du pays » et « dans les comptes de l’État ». Et préparer le terrain pour que toutes les promesses d’antan ne soient pas tenues. « Les Français sont conscients que la situation dans laquelle Emmanuel Macron a plongé le pays appelle ses successeurs à faire des choix », réitère le président du RN dans « Le Parisien ».
Débat sur les longues carrières
Il continue cependant d’assurer que son parti entend améliorer le sort de ceux qui ont commencé à travailler tôt, en refondant le système très complexe des carrières longues, suggérant que cela se ferait en même temps que l’abrogation de la réforme à l’automne. « Nous allons permettre aux professionnels de longue durée, ceux qui ont commencé à travailler avant l’âge de 20 ans, de prendre leur retraite à 40 ans à l’âge légal de la retraite, à 60 ans. »
Pour mémoire, ce système cher à la CFDT a été assoupli avec la dernière réforme des retraites, sous la pression des Républicains. Auparavant ouvert à ceux qui commençaient leur carrière avant 20 ans, il est désormais ouvert à ceux qui ont commencé avant 21 ans et le nombre d’années de cotisation nécessaire pour y avoir droit a été réduit.
Après la réforme, une personne qui a commencé à travailler à 19 ans est censée pouvoir la quitter à 62 ans avec 43 années de cotisation.