Israël a affirmé vendredi avoir été visé par trois « projectiles » tirés depuis la bande de Gaza en guerre, où les secours palestiniens ont annoncé la mort de 16 personnes dans plusieurs frappes israéliennes.
« C’est une rude journée pour les habitants de Gaza en raison des bombardements continus d’Israël », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile Mahmoud Bassal.
Les secouristes ont retrouvé selon lui les corps de 16 Palestiniens, « dont plusieurs enfants », après des frappes aériennes sur l’ensemble du territoire, à la fois dans le nord, le centre et le sud.
L’armée israélienne a indiqué avoir visé en 24 heures, à travers toute la bande de Gaza, « environ 40 lieux de rassemblement des terroristes du Hamas », ainsi que des « centres de commandement » du mouvement islamiste palestinien.
Elle a souligné que plusieurs de ces cibles se trouvaient dans des bâtiments « qui servaient auparavant d’écoles ».
Une accusation rejetée par Mahmoud Bassal, pour lequel l’armée israélienne « commet des massacres au prétexte que des activistes (du Hamas) seraient présents ».
Israël a intensifié son offensive terrestre et aérienne dans le nord de Gaza depuis le 6 octobre, affirmant vouloir empêcher les combattants du Hamas de s’y regrouper.
Tirs de roquettes
L’armée a dit y avoir démantelé la semaine dernière, au cours d’une opération autour de la ville de Beit Hanoun, plusieurs « cellules armées » et « infrastructures terroristes ».
Elle a également fait savoir vendredi que trois « projectiles » avaient été tirés en direction d’Israël depuis le nord de Gaza, sans qu’aucun blessé n’ait été signalé.
Depuis la semaine dernière, Israël affirme faire l’objet de tirs de roquettes quasi quotidiens en provenance du nord du territoire côtier, assiégé depuis le début de la guerre il y a près de 15 mois.
Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de plus de 1.200 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.
Sur 251 personnes enlevées au cours de l’attaque, 96 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Au moins 45.658 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, dont 77 au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan vendredi du ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l’ONU.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, avait menacé mercredi d’intensifier les frappes sur Gaza si son pays continuait à être visé par des roquettes.
« Si le Hamas ne permet pas prochainement la libération des otages israéliens détenus à Gaza (…) et continue à tirer sur la population israélienne, il s’expose à des coups d’une intensité que Gaza n’a plus vue depuis longtemps », avait-il prévenu.
« Catastrophe humanitaire sans précédent »
L’armée israélienne a par ailleurs successivement annoncé vendredi avoir intercepté un missile et un drone en provenance du Yémen, des attaques revendiquées par les rebelles houthis, soutenus par l’Iran.
Disant agir en solidarité avec les Palestiniens, les Houthis visent régulièrement Israël, pourtant distant de près de 2.000 kilomètres, depuis le début de la guerre à Gaza.
En dépit d’efforts diplomatiques intenses menés sous l’égide du Qatar, aucune trêve n’a pu être conclue à Gaza depuis celle d’une semaine intervenue fin novembre 2023.
De nouvelles négociations indirectes, en décembre à Doha, ont ravivé les espoirs d’un cessez-le-feu, associé à une libération d’otages, mais le Hamas et Israël se sont une nouvelle fois accusés mutuellement de les enrayer.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a autorisé jeudi les négociateurs israéliens à poursuivre les discussions au Qatar.
Une délégation du Hamas est par ailleurs arrivée au Caire pour préparer des négociations à Doha « dans les prochains jours », selon un responsable du mouvement.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a dit vendredi être « profondément alarmée par l’impact dévastateur des pluies hivernales et des températures glaciales » sur les Palestiniens de Gaza déplacés par la guerre.
Cette situation vient s’ajouter à la « catastrophe humanitaire sans précédent » vécue par la population de Gaza, souligne l’OIM.
« Des personnes vulnérables, dont au moins sept nourrissons, sont mortes d’hypothermie », a déclaré la directrice générale de l’OIM, l’Américaine Amy Pope.