La présence de la chocolaterie Poulain à Blois (Loir-et-Cher) remonte à la Commune de Paris. Transférée en 1991 à Villebarou, dans la périphérie industrielle, à proximité du site de production de shampooing du géant américain Procter and Gamble, l’usine a compté, à ses heures les plus prospères, jusqu’à 1 500 salariés.

Les plus âgés se souviennent des odeurs émanant de l’atelier historique, fondé par Auguste Poulain en 1848, rue Porte-Chartraine dans le centre-ville de Blois. «Aujourd’hui, selon la direction du vent, les habitants sentent, par alternance, les effluves de chocolat ou le parfum du shampooing », raconte l’un des 109 salariés de l’entreprise, « en état de choc » depuis l’annonce, en juin, de la fermeture de l’usine par le groupe Carambar&Co, son propriétaire depuis 2017.

« Blois, c’est Poulain, Poulain, c’est Blois »

« Au-delà de la casse sociale, il faut imaginer l’empreinte et l’attachement considérables que représente la marque sur la ville. C’est un peu résumé dans notre slogan : “Blois, c’est Poulain, Poulain, c’est Blois” », souligne Olivier Dupont, le secrétaire du CSE.

Rien ne laissait présager une telle décision. « Le site est viable et gagne de l’argent », prétend le syndicaliste de 52 ans, employé chez Poulain depuis trente ans. L’an dernier, l’entreprise aurait accordé une prime d’intéressement moyenne de 3 000 € aux salariés.

Une marche solidaire le 22 juin

La portée symbolique de cette fermeture n’a pas échappé aux élus : « C’est grâce à ce site que cette marque a pu se développer et (…) que des millions de personnes ont pu construire un lien affectif avec ces chocolats », défend dans un communiqué François Bonneau, le président socialiste du Centre-Val de Loire, une région déjà affectée par le redressement judiciaire du verrier Duralex à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret). « Nous n’accepterons pas une fermeture sèche et définitive. Toutes les pistes doivent être étudiées. »

À ce stade, l’actionnaire, qui a indiqué dans un communiqué lapidaire que ses « efforts pour trouver une solution industrielle n’ont pas abouti », ne semble pas enclin à céder la marque ni à laisser cette usine entre les mains d’un autre industriel. L’intersyndicale prête au groupe l’intention de « délocaliser la production pour faire plus de profits ». Un appel à une marche solidaire, rassemblant salariés, élus et habitants, a été lancé pour le samedi 22 juin.



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