La présidente de la principale organisation syndicale agricole de l’Union européenne (UE), Christiane Lambert, s’est dite mardi « très inquiète » des mesures de rétorsion étudiées par la Chine sur les exportations européennes de porc et de cognac.

Pékin a annoncé lundi avoir lancé une enquête antidumping sur les produits porcins en provenance de l’UE. En janvier, elle avait déjà ouvert une enquête sur les brandys européens, dont le cognac français.

Ces démarches sont considérées par les observateurs comme des mesures de rétorsion face au projet de Bruxelles d’imposer des taxes supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois. Les Européens reprochent à Pékin de subventionner ses constructeurs et de fausser la concurrence.

« Évidemment, la rétorsion, c’est sur ce que les Chinois importent. Ils importent des alcools, du cognac, ils importent du porc et d’autres produits laitiers », a déclaré sur BFM Business Christiane Lambert, présidente du Copa (Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne).

« Sur le porc, une enquête est ouverte (…) pour voir s’il y a des subventions sur la production porcine en Europe ou des soutiens qui peuvent être considérés comme des subventions », a souligné l’ex-présidente du premier syndicat agricole français FNSEA, elle-même productrice de porcs dans l’ouest de la France.

« Nous craignons effectivement que ça ferme un certain nombre de débouchés », a-t-elle ajouté, redoutant de voir « l’élevage de porcs et le cognac (…) victimes collatérales de décisions politiques de la Chine à l’encontre de l’Union européenne ».

En porc, la Chine est le premier client de la France à l’export. Y sont envoyées des pièces peu consommées en France, tels les pieds et oreilles.

Le ministère français de l’Agriculture a indiqué lundi que les exportateurs de produits porcins « dispos(ai)ent de 20 jours pour s’enregistrer auprès du MofCom », le ministère chinois du Commerce, et que « si elles ne le font pas, les entreprises non-coopérantes se verront imposer le droit de douane additionnel le plus haut à l’issue de l’enquête ».

L’enquête « court sur une année », jusqu’au 17 juin 2025, a rapporté le ministère, précisant que les autorités chinoises pouvaient adresser des questionnaires aux entreprises, les auditionner et organiser des visites sur site.

S’ouvre « une année d’incertitudes. C’est très cher en coûts d’avocat, très cher en coûts d’interprétariat parce qu’il faut tout traduire en chinois », a observé Christiane Lambert.



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