Il est loin, pour la RATP, le temps du monopole. Pour l’extension du réseau parisien vers la moyenne et grande banlieue, Île-de-France Mobilités a clairement choisi de mettre en compétition la régie historique avec Keolis. Ainsi, le mardi 18 juin, le conseil d’administration de l’autorité organisatrice des transports, rattachée à la région, a officiellement confié à cette filiale de la SNCF et de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, la gestion de la future ligne 18. Tout comme elle l’avait déjà fait, un an auparavant, pour les lignes 16 et 17.

Massy-Saclay dès octobre 2026

Dès octobre 2026, un premier tronçon reliera Massy-Palaiseau (RER B et C) à Saclay et son plateau, qui, à cheval sur les départements de l’Essonne et des Yvelines, concentre une large part de la recherche publique et privée française, ainsi que des écoles et universités de premier plan.

Après l’ouverture de quatre premières stations, une deuxième étape verra, en 2027, la jonction entre Massy et l’aéroport d’Orly (directement accessible depuis le centre de Paris par le métro 14 à compter de ce 24 juin). Puis en 2030, la ligne 18, 100 % automatique comme les trois autres du Grand Paris Express, sera ensuite prolongée jusqu’à Versailles Chantiers et Saint-Quentin-en-Yvelines.

La ligne 18 empruntera de longs tronçons aériens, grâce à des kilomètres de viaduc qui ont poussé à toute vitesse au milieu des champs. Elle desservira 10 gares et devrait totaliser 110 000 passagers quotidiens.

Pour cet appel d’offres, Keolis, qui opère déjà de nombreux métros automatiques en France (notamment à Lille et Rennes) et dans le monde (Londres, Dubaï, Shanghaï, etc.), affrontait la concurrence de la régie milanaise des transports ATM et aussi, bien sûr, de la RATP.

La RATP obtient la cruciale ligne 15

Alliée au constructeur Alstom et à Comfortdelgro, géant du transport de passagers basé à Singapour, la RATP ne remporte qu’une des quatre lignes du Grand Paris Express, la 15. Mais l’opérateur historique peut se consoler en se disant, à raison, qu’il s’agit de la plus essentielle. Car à terme, elle ceinturera l’agglomération et bénéficiera de jonctions avec l’essentiel des autres lignes de métro et des RER.

Un premier tronçon de 33 kilomètres doit ouvrir fin 2025 entre Pont-de-Sèvres (Hauts-de-Seine) et Noisy-Champs (Seine-Saint-Denis). Une fois finie, en 2030, la ligne 15 devrait transporter chaque jour un million et demi de voyageurs. Par ailleurs, la RATP récupère la gestion des deux trams-trains T12 (qui relie depuis décembre dernier les communes de Massy et d’Evry Courcouronnes) et T13 (de Saint-Germain-en-Laye et Saint-Cyr) qui avait été confiée à Transkeo, une filiale de Keolis et de la SNCF.

Entre la RATP et Keolis, la compétition fait rage. Et pas uniquement en Île-de-France. Fin mars, le syndicat des transports lyonnais a retiré à Keolis la gestion de son métro, de ses trams et funiculaires pour les confier à une filiale de la régie parisienne.

Prochaine étape d’une compétition qui inclut d’autres acteurs comme Transdev (filiale de la Caisse des dépôts et consignations) : le parachèvement de la mise en concurrence des bus en Île-de-France avec, progressivement, à partir de janvier prochain, le basculement des lignes de Paris et de sa petite couronne.



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