La deuxième vague de chaleur de l’année en France atteint son pic lundi sur une large partie du pays, Météo-France appelant les habitants de 45 départements, dont ceux d’Ile-de-France, à se protéger contre ce tueur silencieux, complice le plus avéré du changement climatique.

Plus de la moitié de la population française, 35 millions d’habitants, vivent normalement dans ces départements. Il fera lundi jusqu’à 36/38°C en région parisienne, où les Jeux viennent de se terminer, mais aussi en PACA, Centre, Bourgogne, Haute-Normandie et jusqu’aux Hauts-de-France, selon l’organisme météo.

Le Sud-Ouest a subi 40°C dimanche mais sera soulagé lundi; la chaleur se décalera dans la journée vers le Nord et le Nord-Est, tandis qu’elle restera dans le Sud-Est.

La canicule actuelle, la deuxième après celle de fin juillet, n’est pas exceptionnelle par sa durée et ses températures; le niveau de vigilance alerté par l’organisme météo est d’orange, et non du plus haut niveau, le rouge, comme ce fut le cas fin août 2023.

Mais depuis la funeste canicule de 2003, le pays a pris conscience que la chaleur tue plus que n’importe quel autre événement climatique, et Météo-France et les autorités prennent soin d’alerter qu’il faut s’hydrater, se rafraîchir, ne pas sortir inutilement, fermer les volets la journée, aérer la nuit…

La chaleur a tué 5.000 personnes à l’été 2023 en France, et 7.000 à l’été 2022, a estimé Santé Publique France. La plupart avaient plus de 75 ans, mais pas tous.

Il n’est nul besoin d’atteindre 45°C ou 50°C comme dans d’autres régions du globe pour mourir de chaud. L’Europe, le continent qui se réchauffe le plus vite, enterre chaque année plus de 175.000 personnes à cause de la chaleur, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Comment la chaleur tue

La chaleur extrême, lorsqu’elle dure nuit et jour, empêche le corps de réguler sa température, et peut provoquer un cercle vicieux. Le corps transpire ce qu’il peut, à condition de boire assez. Il dilate ses vaisseaux et augmente la circulation du sang au niveau de la peau pour tenter d’évacuer l’excès de chaleur, ce qui peut priver nos organes vitaux.

D’où les maux de têtes, les nausées, les malaises, et dans le pire des cas, des organes qui commencent à défaillir.

Avec l’âge, la capacité à faire face aux fortes températures est amoindrie. « Les glandes sudoripares, qui permettent d’éliminer l’excès de chaleur par la transpiration, ne fonctionnent plus de manière efficace », explique à l’AFP Claude Jeandel, professeur de gériatrie à l’université de Montpellier. De plus, les personnes âgées sentent moins la soif, ce qui favorise la déshydratation.

« Ça a été remarqué, ça fait trois ans que l’on a des étés très, très chauds », déplorait dimanche après-midi Cloé, étudiante bordelaise de 21 ans, qui a fui la touffeur de la ville pour aller nager dans un étang en banlieue, pourtant interdit à la baignade. « Dans notre appartement on a trop chaud, ce n’est pas vivable… »

Près de 40°C dimanche

La température à l’ombre est montée dimanche à 41,3°C à Pissos (Landes), 41,2°C à Cazaux (Gironde), 38,3°C à Niort (Deux-Sèvres) ou 37,3°C à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), selon des relevés provisoires de Météo-France.

Si l’été a été plutôt modéré pour la France, cela n’a pas été le cas ailleurs, dans une année qui sera probablement la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, selon l’observatoire européen Copernicus.

Juillet a vu des records de chaleur en Grèce ou au Japon et plus de 48°C au Maroc. L’Europe a connu son deuxième mois de juillet le plus chaud.

Et la France n’en a peut-être pas fini. L’an dernier, une canicule tardive a frappé le pays la semaine de la rentrée scolaire, avec des journées largement au-delà de 30°C, jusqu’à 37°C à Poitiers. Là encore, les climatologues ont prévenu: dans un climat réchauffé, la chaleur frappera aussi aux portes de l’été.



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